Une maison en échange d'un Rialta

Pour tous ceux qui suivent ce blog depuis quelques mois, vous savez sans doute que le projet que nous préparons est le suivant: vendre la maison, les voitures ainsi que tout ce que nous possédons (ou qui nous possède!!!) pour s’acheter un camping-car et y vivre en permanence. Du moins, selon le plan initial, pour les 3 prochaines années. Si vous êtes nouveau sur le blog, n’hésitez pas à consultez la section Le Projet que vous trouverez ci-haut.


Mais la question qui turlupine bien des gens est la suivante: n’est-ce pas un peu fou, idiot, insensé et irresponsable (pour des adultes comme vous, ne l’oublions pas) de se départir de sa maison au profit d’un bidule roulant comme un camping-car? De plus, une question qui revient souvent dans les discussions est: comment ferez-vous pour vivre dans un endroit aussi restreint? Enfin. Merci de m’en faire part, car nous n’y avions pas pensé...

Comparons un peu

La maison dans laquelle nous vivons comporte 9 pièces. Soit une chambre des maitres, un salon, une cuisine avec salle à manger, deux salles de bain, deux chambres à l’étage, un bureau et une salle de divertissement. Ça fait beaucoup. Beaucoup d’espace, beaucoup d’entretien, beaucoup de tout. Aussi, nous avons un sous-sol, aussi grand que tout le reste et où s’amassent plein de trucs inutiles. Je vous ai parlé des dimensions du terrain sur lequel est construite notre maison? Superficie: 115000 pieds carrés. Si on considère qu’un terrain de Football Américain mesure 57600 pieds carrés, on peut donc en déduire que nous vivons sur un espace qui occupe deux terrains de Football... Ce n’est donc pas la place qui manque pour planter les piquets de votre tente si vous passez dans le coin!

Mais la réalité est différente. En vérité (et nous avons fait le test) nous vivons constamment dans les mêmes pièces, avec une promiscuité qui se rapproche étonnement de celle que nous retrouverons dans un camping-car. Nous dormons dans le même lit (plus ou moins un mètre de distance) nous mangeons à la même table (plus ou moins un mètre de distance) et regardons la télévision ensemble (encore là, à plus ou moins un mètre de distance). Vous voyez où je veux en venir? Il sera donc facile de nous accommoder dans un espace restreint. Et lorsque l’un de nous aura besoin d’un peu d’air frais, il n’aura qu’à ouvrir la porte du camping-car pour aller marcher un peu.

Quelques faits

Avoir sa propre maison, c’est se réveiller à chaque matin avec le même paysage que l’on a vu la veille. Nous voulons autrement. Nous voulons nous réveiller avec l’Océan devant les yeux. Et quand nous en aurons assez de l’Océan, nous gagnerons la forêt. Et quand la forêt nous deviendra insupportable, nous nous déplacerons en ville. Et quand on en aura assez de la ville, nous filerons vers la campagne. Et ainsi de suite. Où est le mal?

Présentement, notre vie se résume à travailler toute la semaine pour payer ce que nous possédons. Et lorsqu’arrive le week-end, il nous faut entretenir le tout. C’est un cercle qui me semble très vicieux. Et ça recommence encore et encore. Comme vous le savez sûrement déjà tous, la Rat Race laisse très peu de place aux loisirs et à l’épanouissement personnel. Mais malheureusement, encore de nos jours, il y en aura pour nous dire que la vraie vie se résume à ça. Enfin, il est difficile de confiner à un même endroit quelqu’un qui a commencé à voyager très jeune. Je jette donc le blâme sur mes parents pour m’avoir initié aux voyages (honte à vous!!!) mais je ne vous remercierai jamais assez pour m’avoir fait découvrir ce qui en quelque sorte est l’essence même de la vie; le mouvement et les gens.

En bref, le défi se résumera donc à troquer la superficie de nos deux terrains de football contre celle des USA et du Canada (dans un premier temps) pour ensuite gagner l’Europe en phase II ou III selon notre humeur. Le second défi sera de vivre dans un endroit aussi restreint qu’un camping-car mais avec toute la latitude voulue pour fuir (j’aime bien cette expression!) lorsque le panorama deviendra insupportable...

Evidemment, la formule possède aussi ses contraintes et n’offre pas autant de liberté qu’en mode routard, où il suffit de remballer son matériel pour changer de cap. Mais l’avantage d’avoir un toit mobile sur la tête (sans compter qu’il nous faudra revenir de temps à autre au pays pour honorer certains contrats) nous évitera bien des maux de tête côté hébergement.

D’un point de vue économique, la formule n’est toutefois pas gratuite. Ce que nous sauverons en hébergement, nous devrons le réinjecter en frais d’essence. Ce sera sans doute nos frais les plus élevés.

Côté bouffe, pas de souci là non plus. Se nourrir ici ou aux USA revient sensiblement au même question prix. De plus, nous ne sommes pas très extravagants dans nos menus. L’important n’est pas ce que l’on mange mais bien dans quel environnement et avec qui on le mange. Un simple sandwich vite fait et dégusté en bonne compagnie peut être aussi mémorable que le plus somptueux des repas lorsque mal accompagné.

Et vous, vous troqueriez un grand espace vital et immobile contre l’étroitesse très mobile d’un camping-car?

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