Une autre saute d'humeur. La deuxième en 2 jours. Mais avoir écrit cet article hier, je crois bien que Google l'aurait censuré tellement j'étais bouleversé, choqué et dégoûté et que, par conséquent, l'article aurait été truffé de très vilains mots. Mais là ça va un peu mieux... La raison de tout ça: Malala Yousafzai, cette jeune Pakistanaise et blogueuse de 14 qui milite pour le droit des jeunes filles à l'éducation vient de se faire tirer deux balles dans la tête par un gentil taliban... Bravo mon champion! Quel geste héroique...
En voulant faire taire à jamais Malala Yousafzai, les talibans (avec un très petit "t" minuscule) ont démontré la faiblesse et la lâcheté dont ils sont capables de faire preuve. Et en plus, puisque selon les médecins il est "possible" que Malala réussise à s'en sortir, ils ont eu le culot d'affirmer, via leur porte-parole taliban lui aussi, que la prochaine fois serait la bonne. Sa vie, ou plutôt le reste de sa vie est en danger. Un coup d'oeil sur l'extrait suivant donné par le porte-parole des talibans en dit long sur la valeur qu'ils accordent à une vie...
"Any female that, by any means, plays a role in the war against mujahideen should be killed"
C'est drôle de constater qu'à chaque fois qu'une personne a du succès (si on peut dire ainsi) ou des idées, ou des convictions en se démarquant d'une façon ou d'une autre, il y a toujours quelqu'un quelque part pour tenter de mettre un terme à tout ça. Mais là ça va vraiment trop loin.
Mais en quoi cela nous touche-t-il? Pour quelle raison tout ça devrait nous préoccuper? Parce que Malala, selon eux, commençait un peu trop à s'occidentaliser. S'occidentaliser dans un premier temps parce qu'elle voulait aller à l'école. S'occidentaliser parce qu'elle avait une opinion sur le régime de terreur que faisait régner les talibans et le dénonçait, s'occidentaliser parce qu'elle avait envie de faire quelque chose dans la vie, s'occidentaliser parce que...
En fait, si Malala était si occidentalisée que ça, elle serait peut-être en mesure de tenir son blog par elle-même, sans être obligé de le faire héberger par la BBC et sans avoir à se soucier de l'impact de ce qu'elle écrirait dessus, elle irait au centre commercial le vendredi soir avec ses copines, histoire de courir les boutiques et peut-être s'acheter un jeans à la mode. Elle fréquenterait le McDonalds et mangerait des hamburgers et des frites, elle irait au cinéma pour regarder des films qui font rêver les jeunes filles de son âge, elle trainerait dans les parcs, en serait peut-être à son troisième petit ami, passerait de longues soirées accrochée au téléphone et finalement, s'offrirait à l'occasion une balade en roller blade ou a bicyclette tout en mangeant une crème-glacée. C'est ce qu'elle ferait si elle était occidentalisée à outrance. Et même plus. Mais encore là, où est le mal là-dedans?
Pour ma part, je n'ai pas une seule once du courage de cette jeune fille. Pour oser s'élever dans un pays comme le Pakistan, contre les talibans -et de surcroit bourré de talibans- tout en sachant que tôt ou tard ils s'en prendront à vous, il faut des couilles en acier trempé. Trempé et retrempé. Rien de moins.
Aux dernières nouvelles, les médecins ont réussi à extraire la balle qu'elle avait dans la tête mais elle demeure toujours dans un état jugé critique aux soins intensifs. Rien n'est gagné pour la suite. On peut seulement prier pour elle. Ou se croiser les doigts et espérer. Ou ne pas prier du tout. C'est au choix et selon chacun.
Pour terminer sur une bonne note, je me demande si tout ceux qui par le passé s'indignaient du fait que l'armée américaine, de par l'utilisation de ses drones Predator, lançait des attaques sur le talibans tiendraient le même discours aujourd'hui. Je me demande aussi si, confortablement installé dans un complexe militaire climatisé du Nevada, aux commandes d'un Predator et avec sur l'écran de contrôle une image thermique de ce même groupe ayant tenté d'abattre Malala Yousafzai bien caché au fond d'une grotte, on ne serait pas tenté de peser sur le "piton"?
Bouleversant. Tout simplement.
RépondreSupprimerEt moche c'est certain. On en ressent un peu moins la vague ici. Mais j'ai un ami qui est présentement au Tajikistan et c'est l'indignation totale là-bas. Merci Marie-Reine.
SupprimerC'est ce qui se produit quand ce sont les armes qui parlent et que l'on manquent d'arguments. Révoltant. Espérons qu'elle s'en sortira tout de même.
RépondreSupprimerIl faut espérer oui. Merci pour le commentaire!
SupprimerUn coup de gueule qui en vaut la peine. Trés bel hommage à cette jeune fille.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas son histoire et ça m'a permis de la découvrir et d'être encore une fois consternée de voir ce qui peut se produire dans notre monde...
@Flo: Très triste cette histoire. Ça m'a vraiment touché et ça vient peut-être du fait que depuis des années, je constate que les filles sont encore bien loin du statut qu'occupe les garçons. Et ce n'est pas seulement au Pakistan que ça se passe. Je te dirais même que c'est pareil ici (avec les filles je veux dire) mais comme on se dit plus civilisé, c'est encore plus subtil. Mais ça existe... Bonne journée Flo et merci!
SupprimerBonjour Yves,
RépondreSupprimerJe suis également cette terrible histoire depuis le début.
C'est tellement révoltant : attaquer une enfant qui ose s'affirmer et défendre les droits de ses semblables.
Tout ce qu'on peut lire sur les valeurs de ces extrémistes et comment ils considèrent les femmes en général donne le vertige.
Souhaitons qu'ils ne réussissent pas (les extrémistes) à envahir nos pays peu à peu comme ils se sont implantés en Belgique par exemple. Je lisais un article, je ne sais plus où et l'extrémiste en question disait aux Belges : "Si vous n'êtes pas contents, vous n'avez qu'à partir. Quant à nous, nous sommes en Belgique pour y rester et pour y instaurer la charia."
Ça donne froid dans le dos.
Bravo pour to article !
Salut Marie,
Supprimertu ne trouves pas que ça commence à ressembler "un peu" à ça ici avec toutes les concessions qui se font depuis quelques années? Pas autant qu'en Belgique, c'est certain, mais il y a de vilaines choses bien implantées... Et d'un autre côté, quand on voit comment on traite parfois les femmes et les enfants ici même, ça porte à réfléchir...
Bref, pour la jeune Malala rien n'est sûr encore concernant son état de santé. Aux dernières nouvelles, toujours plongée dans un coma artificiel. Remarque que ce n'est pas comme de recevoir une balle dans la fesse. C'est un peu plus "touché" comme on dit.
À bientôt et merci pour ton commentaire!