On ne se racontera pas d’histoire, le lien est là, entre vous et nous. Un lien qui fait que l’on se connait déjà sans se connaitre, que l’on a déjà envie de se revoir même si on ne s’est jamais vus. Il y a une certaine magie entre nous, vous ne trouvez pas? Enfin, si je me fais des illusions, ne me le dites surtout pas.
Par où commencer? Par l’essentiel je crois. Disons que ces derniers temps ont été fertiles en émotion. À pareille heure, la semaine dernière, je m’éveillais avec l’impression d’avoir livré un combat de 12 rounds avec Rocky Balboa. Le Rocky Balboa. Non pas que mon visage en avait prit un sale coup, mais parce que tout le reste en avait prit un sale coup. Mes convictions, mes espoirs et je dirais même ma foi... Il y a une semaine de ça, ma mère était sur le fil du rasoir, oscillait entre une frontière et une autre (essayons de rester dans le thème du voyage!) et ne tenait que par un tout petit fil... Bref, elle avait un pied dedans. Mais là ça va mieux.
Il aura fallu 6 jours avant de rétablir le contact avec le vaisseau-mère! 6 longues journées à attendre, à se questionner, à imaginer des tonnes de scénarios (et pas les plus beaux) avant de reprendre le contact. Houston, we have a problem! Un problème tu dis! Un fucking de gros problème! À l’ère des communications, je suis maintenant convaincu que de perdre la communication avec un proche est pire que tout. Il n’y avait plus de réseau, les ondes ne passaient plus, la connexion était débranchée.
Hier, quand j’ai visité ma mère dans sa chambre d’hôpital, j’ai pris sa main, comme je le fais à chaque fois, histoire de la réconforter afin qu’elle sente que je suis là. Puis je l’ai serré (sa main) à trois reprises, trois petits coups rapides. Et vous savez quoi? Elle a fait de même. Trois petits coups. Pas très forts, mais quand même trois petits coups. Trois petits coups très rassurants. Toute une sensation je vous jure! C’est drôle, mais ça faisait une éternité que je n’avais pas pris la main de ma mère. Vous devriez essayer. Essayons aujourd’hui de prendre la main de quelqu’un. N’importe qui. Juste comme ça.
Ah! Oui! J’oubliais. Je lui ai aussi dit que je l’aimais beaucoup avant de repartir. Elle m’a fait un signe de tête en marmonnant quelque chose malgré le tube de plastique qui lui bloque la gorge. J’imagine que ça ressemblait à ce que moi je venais de lui dire.
Et nous dans tout ça?
Ici, c’est le bordel total! Pour vous situer un peu, l’atelier Tricopter est située dans la salon. Un atelier composé d’une table de bois de grande dimension où tous les outils ayant servi à la construction du Tricopter sont entremêlées dans un désordre inimaginable. De plus, nous prenons nos repas sur la table de cuisine qui elle, est jonchée de contrôleurs de vitesse, de gyroscopes, d’hélices brisées et de bouts de fils électriques. Comme je vous l’ai déjà mentionné, la conquête du ciel ne se fait pas sans certains compromis. Si je devais résumer la situation, je traduirais ainsi: Martine est une personne très compréhensible!
Mais la bonne nouvelle dans tout ça est que le-putain-de-Tricopter-sur-lequel-je-planche-depuis-maintenant-près-de-trois-ou-quatre-mois-et-qui-me-fait-perdre-un-peu-plus-de-ma-patience-et-de-mes-cheveux-à-chaque-jour-vole-enfin!!! Et il vole bien en plus! Quand il vole moins bien, c’est que le pilotage n’est pas bon. Et le pilotage étant de ma responsabilité, ne reste maintenant qu’à m’améliorer. Mais je vais essayer très fort. Promis. Anecdote: vous auriez dû voir le visage de Martine quand à la blague, j’ai attaché la caméra vidéo sur le Tricopter...
Peut-être que vous vous demandez à quoi peut ressembler une erreur de pilotage quand je suis au commandes de l‘appareil? Disons que hier soir, pendant que Martine était sous la douche, il s’est passé un truc. Je vous laisse deviner. Et non que je veuille revenir sur les événements tragiques du 11 septembre 2001, disons que notre maison, à moindre échelle vous l’aurez sans doute compris, s’est transformée en une tour jumelle...
Le temps de mettre l’article en ligne, la brume se sera dissipée et nous pourrons reprendre les essais. Ça change les idées que de se consacrer à un projet, qu’importe lequel. D’ici là, on garde le contact et on se reparle sous peu.
Nouvelles de dernière heure
Ça y est, après deux tests de vol où le Tricopter s'est plutôt bien comporté, force est d'admettre que le problème majeur demeure (pour l'instant) le pilotage. Très difficile à manoeuvrer en fait. Sans compter qu'une fois en altitude, il est difficile de repérer la position vers laquelle le Tricopter est orienté. Pourquoi je vous dis ça? Pour la simple et bonne raison que j'ai fait grimper la bête en altitude et que j'ai été incapable de la ramener à son point de décollage. Elle s'est écrasée (la bête) à environ 200 mètres de la maison. Sans trop de casse heureusement.
Bon vol! |
Déjà, à ce point, le crash devenait inévitable... |
Et ici c'était peine perdue... D'un calme olympien (et en continuant à prendre des photos) j'entendais Martine qui disait: Ramène-le lentement. Ramène-le lentement. Reste calme... |
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C'est formidable histoire, je veux dire toute une aventure! Je suis sûr que vous aurez plus de succès la prochaine fois!
RépondreSupprimerYves ... tu as réussi à me faire pleurer dans ton préambule. Absolument magnifique toute cette tendresse envers ta mère qui regorge de chaque mot. xox
RépondreSupprimerQuant au Tricopter, je tiens tellement à te féliciter pour ta tenacité ! Il vole oui !! Et quant au pilotage, c'est comme n'importe quoi j'imagine, il faut apprivoiser la bête ! Avec ton lot de patience et l'aide de ce mignon pilote cubain, je suis certaine que tu vas y arriver !
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer"ça ronfle un peu partout dans la maison"...Tut Tut tut...Tu veux dire Lulu ronfle dans la maison...Parce que je sais que Martine sera d'accord avec moi, une femme ne ronfle pas. Elle respire un peu fort...:)
RépondreSupprimerPlaisanterie à part, ça sent bon le vent qui tourne tout ça. Un vent de promesses et d'espoir! J'espère lire bientôt d'autres bonnes nouvelles en ce qui concerne la santé de ta maman.
Pour "le-putain-de-Tricopter-sur-lequel-je-planche-depuis-maintenant-près-de-trois-ou-quatre-mois-et-qui-me-fait-perdre-un-peu-plus-de-ma-patience-et-de-mes-cheveux-à-chaque-jour", je n'ai qu'un mot : VIDEO!
(mais ménage tes cheveux quand même ;) )
On vous embrasse et n'oublions pas une gratouille à Lulu.
@Kalie: Merci. On peut dire qu'un tricopter, ça déménage!
RépondreSupprimer@Mawoui: ce n'était pas voulu, Marie-Ève. Au moins, j'ai réussi à te faire rire la dernière fois que tu es venu à la maison!!! Enfin, merci pour la pensée.
RépondreSupprimerOuais, le Tricopter me pose pas mal de problème depuis quelque temps. Au moment d'écrire ces lignes, il est en panne imagine-toi donc!!! Je retourne donc à la base et on reprend tout depuis le début. À bientôt!
ps: on se réserve une date bientôt!
@Claire et Max: C'est ce que Martine dit justement. Elle ne ronfle pas, elle respire seulement un peu fort... Mais tu sais que je l'ai déjà filmé pendant qu'elle ronflait? Mais même avec preuve à l'appui, pour une femme, ça ne compte pas.
RépondreSupprimerPour le Trico, on tourne quelques images ici et là. Aussi, on attend de recevoir notre caméra (prêtée à un ami) et dès son retour, on se met en mode vidéo. Dommage que le crash de dimanche n'a pas été filmé. C'était plutôt hallucinant! Et Fidel qui s'est pris toute une débarque!
Pour Lulu c'est ok. La gratouille et les flatouilles. Je viens justement de prendre ma collation avec elle d'ailleurs: des amandes et des chips! A+
@MoreenVan: Merci pour ton commentaire.
RépondreSupprimerVotre aventure est vraiment passionnante :) Courage dans tous vos préparatifs!
RépondreSupprimerNowMadNow
Ravie de voir que ta maman remonte la pente...
RépondreSupprimerQuant au tricoptère ! Waouw ! J'attends avec impatience son survol du Grand Canyon ;-)
@NowMadNow: merci Aline! Venant de toi et de ton côté aventurier, c'est tout un compliment! À bientôt!
RépondreSupprimer@Marigaz: merci à toi. Mais la pente est très abrupte, crois-moi...
RépondreSupprimerPour le grand canyon il s'agit d'un fantasme que j'espère bien réaliser un de ces jours. Mais d'ici là, réglages, ajustements et maux de tête!
p.s: dépêche-toi d'arriver car les feuilles ont commencé à dégringoler! Tu me rappelles la date de ton arrivée? A+
j'ai été touchée par certaines de vos phrases, j'aime à vous lire, c'est passionnant, bonne continuation. Agathe
RépondreSupprimer@Agathe: merci pour ton commentaire! On essaiera d'être encore plus captivant en 2012! Bonne année à toi!
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