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Voyage en Chine: la nourriture

Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, l’une des questions que je me pose à l’approche de tout voyage est la suivante: que vais-je manger une fois là-bas, et plus encore, y’aura-t-il suffisamment à manger!!! Le fait est que je suis plutôt difficile côté bouffe et même si je ne déteste pas les découvertes culinaires de toutes sortes, je suis toujours assez prudent sur ce point. On entend parfois tellement d’histoire d’horreur sur tout ce qui se passe ailleurs que l’idée de choper un truc Made in China ne me tentait guère. Mais rassurez-vous, tout s’est bien passé. J’ai été agréablement surpris...



Tout d’abord, pour remettre ce voyage en contexte, la ville où j’étais (Changchun) n’est pas du tout touristique. Ce qui signifiait, de prime abord, que nous allions manger local, très local... Et comme je n’ai pas eu assez de temps au préalable pour me préparer à ce voyage, inutile de vous mentionner qu’il m’a été impossible de me renseigner avant le départ sur les coutumes culinaires locales. Ce fut donc la grande découverte. Un choc gastronomique? Pas vraiment. Mais si vous croyez trouver de la nourriture chinoise comme celle que l’on vous sert à votre restaurant chinois préféré (du moins ici au Québec) détrompez-vous. Point de rouleaux impériaux, de riz frit au poulet ou de côtés levées à la sauce miel et ail. Que de la vraie bouffe chinoise authentique et impossible à deviner lorsque l’on s’attaque à un menu dépourvu d’images...

À mon arrivée, mon premier repas en terre chinoise (à la gare de Beijing) ressemblait donc à la photo ci-dessous.  Il est à noter qu'il s'agissait de la seule image disponible dans le menu. 




Voici maintenant, à partir de mon appareil photo, à quoi ressemblait le plat en question:



Et c'était bon?  Pour être honnête avec vous, pas du tout!  De tout le voyage, ce fut le repas le plus mauvais.  J'ai même eu l'impression , sans trop investiguer, qu'il y avait des yeux de poissons au fond du bol!  Je n'en suis pas certain à 100% (d'ailleurs, jamais je n'ai été sûr à 100% de ce que j'ai mangé là-bas) mais l'impression que quelque chose me regardait avec insistance me hante encore...  Qui sait.

Toutefois, rendu à Changchun (et sous la bonne garde de mes hôtes chinois) j'ai été en mesure de découvrir ce que la Chine avait de meilleur à offrir.  Une question qui me fut posée souvent depuis mon retour est la suivante:

-Au fait, de la nourriture, ils en ont suffisament ou pas, les Chinois?

De ce que j'ai vu, il y en a beaucoup.  D'ailleurs, dans plusieurs endroits (comme à notre hôtel par exemple) c'est l'abondance.  Beaucoup de diversité aussi.  Viandes, poissons, nouilles et légumes en grande quantité.  Mais la question qui demeure, malgré toute l'abondance de cette nourriture, est la suivante: est-ce que chacun peut manger à sa faim?  Ça, j'en suis moins sûr.  Comme partout ailleurs, abondance ne signifie pas toujours accessibilité pour chacun.  C'est une situation qui existe ici même au Canada, en Europe, aux USA.  Partout.  De la bouffe en grande quantité, oui.  Mais encore faut-il être en mesure de se l'offrir.  Et là ça devient moins évident.

La philosophie: éviter les pertes au maximum!

Il serait surprenant de connaitre dans quel pourcentage une bête destinée à la consommation humaine (prenons un boeuf par exemple) est utilisée et transformée en nourriture.  Sûrement que ce chiffre frôle les 100%.  Outre la peau et les sabots, tout y passe.  La chair, la cervelle, la langue, les oreilles, le foie, l'estomac, les flancs, le coeur et même les roubignoles!  Ce qui n'est pas rien, surtout pour un boeuf !  Je ne peux toutefois pas vous renseigner sur le goût des roubignoles de boeuf, mais je peux par contre vous informer que les oreilles, même si elles ressemblent étrangement à de belles tranches minces de prosciutto, sont difficilement masticables.  Une oreille de boeuf, ça contient beaucoup de petits nerfs.  Et les petits nerfs, ça se mâche difficilement...

Le poulet aussi a une drôle de tronche en Chine.  Comme celui-là par exemple, qui donne plus l'impression d'être embaumé que cuit.  Au goût, pas si mal.  Mais sûrement qu'une heure de cuisson additionnelle aurait aidé à le rendre plus tendre.  Pas plus beau, mais plus tendre...




Voici maintenant quelques photos de très bons repas que mes hôtes chinois m'ont fait découvrir.

Il y avait de tout là-dedans!  Mais impossible de savoir quoi!

Nouilles, algues, champignons, tofu, et zucchinis

Côtes levées à la chinoise.  Du porc à ce qu'il parait...

Des épices et des huiles extraordinaires.

Pour ma part, la palme d'or revient à ce très somptueux repas.  Légumes et lanières de boeuf grillés à point, le tout arrosé de Ginsber.  Mémorable!  Bon, la lumière n'est pas très bonne puisqu'il faisait plutôt sombre dans ce restaurant mais ça donne une bonne idée de l'ambiance durant ces festins!




Comme la Chine n'a pas échappé à la Nord-Américanisation de ses habitudes alimentaires, il n'était pas rare d'apercevoir un restaurant McDonald à l'occasion.  Mais la franchise qui détient le plus grand nombre d'établissements dans le secteur où j'étais est le Poulet Frit à la Kentucky!  Le KFC si vous préférez.

Robert, notre interprète, m'expliquait que les chinois adorent le Kentucky Fried Chicken, que les restaurants sont ouverts 24 heures sur 24 et qu'ils sont toujours bondés!    D'ailleurs, voici une photo de Robert.  Ce que vous ignorez, c'est qu'il en est à son troisième KFC de la journée!  À noter l'image sur le contenant que Robert tient à la main.  Il s'agit d'un magnifique petit chat de style manga.  Mignon n'est-ce pas!




Voici maintenant l'échange presque mot pour mot entre Robert et moi durant ce repas:

-Hey Bob!  What kind of burger are you eating?

-Oh! (parce que Robert dis toujours oh! avant chaque phrase) this is a chicken burger, dude!  I love chicken.  Do you love chicken, dude?

-I love chicken, Bob.  But can you tell me the reason why there is a cat printed on the box?  It's strange!

-Oh!  The cat?  Yeah yeah, this is a cat on the box.  And maybe in the box too!

-You mean this is not a chicken burger, Bob?

-Oh!  No dude.  I have to confess this is a cat burger.  I eat cat burger.  Exactly the same you are eating right now, dude!

-....

-Oh!  Dude?  You know what KFC means?

-Sure Bob!  In french,we call it Poulet frit à la Kentucky.  And in english we call it Kentucky fried chicken.

-Oh!  I have to tell you about something, dude!  Here in China, we call it Kentucky fried cat!  Do you want some more to take out at your hotel!!!

Évidemment, Robert s'est bien moqué de moi durant toute la durée de mon séjour là-bas.  Et depuis mon retour ici, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour lui à chaque fois que je passe devant un KFC!    Ils ont le sens de l'humour, ces chinois!

Dans le prochain article, on va attaquer un sujet plus sérieux et toujours en rapport avec la bouffe...  Est-ce que j'en ai mangé?  Mais oui j'en ai mangé.  Je n'en suis pas particulièrement fier, mais je vous raconterai l'histoire de A à Z. 

A+ les copains!

8 commentaires:

  1. OMG Yves,

    To cat or not to cat, where is the question ?

    L'Inde, Chine et le Tibet me fascinent,mais mon estomac est fier de frayer du côté de l'Occident.

    J'ai encore en mémoire des dégustations de phoque cru à Iqaluit où on offrait aussi des morceaux de gâteau des anges pour le bénéfice des ... blancs pas encore adaptés.

    J'en suis restée au gâteau ;)

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  2. Miammm, la bonne bouffe chinoise...

    Je pars justement demain pour Montréal (6 heures de route tout de même) et j'en profite à chaque fois pour aller aux épiceries du China Town faire une grande réserve de provisions:)

    Ensuite, nous pouvons cuisiner le tout chez nous. J'ai un bon professeur (je travaille dans un resto chinois québécois), mais le cuisinier ne mange pas ce qu'il cuisine pour le buffet:) Il mange aussi authentique qu'il peut avec les ingrédients disponibles à Toronto et c'est surprenant tout ce qu'il peut trouver... ce que je déteste vraiment c'est la vessie... j'en ai mangé (essayé d'en mangé) dans pays, cuisiner de différentes façons, mais à chaque fois, l'odeur d'origine passe par dessus l'odeur des épices...

    J'ai bien hâte de voir votre prochain article:) moi je n’en ai pas mangé, car le prix de ce mets était bien plus cher que le poulet, le boeuf ou le porc... et nous tenions un budget serré. Aujourd'hui je me dis que j'aurai du dépenser quelques dollars de plus pour y gouter:)

    Maryse

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  3. @MarieBo: il est très intéressant de découvrir ce qui se fait ailleurs, côté bouffe. Tu vois, moi pour le phoque cru, je crois que je me serais abstenu... Je sais pas, je me serais jeté sur le gâteau, même si je ne suis pas trop dessert...

    Mais bon, en Chine, il y avait assez de diversité pour pouvoir survivre en mangeant des trucs que je connaissais plus. Au moins, j'en ai profité pour manger beaucoup de légumes, ce que je ne fais pas toujours ici... A+

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  4. @Dany et Maryse: Justment, c'est drôle que tu me dises ça car l'autre jour, nous cherchions justement une bonne adresse dans le China Town pour se trouver des épices. Si tu as de l'info, je suis preneur!

    Je dois t'avouer qu'il y a des plats que j'ai mangé là-bas et qui étaient franchement délicieux. Je me souviens même d'une soirée où j'ai été invité à la maison privée de Monsieur Ming (le grand Manitou) et où nous avons mangé ce qu'ils nomment un Crock Pot, l'équivalent de notre fondue chinoise. Mais tu aurais dû voir les tranches de boeuf très goûteuses, et le bouillon dans lequel ils cuisaient... Wow! C'était sublime!

    Au cours du même repas, j'ai même mangé des arachides qui baignaient dans une sorte d'huile aromatisée, le tout relevé par du piment séché et des épices. J'en rêve encore! D'ailleurs, je suis à la recherche de ces arachides. Si je peux m'en procurer à MTL, c'est sûr que je saute tout de suite dans ma voiture pour en rapporter à la maison.

    J'ai aussi essayé quelques trucs (vessie, estomac, etc) mais franchement, je n'ai pas trouvé très bon. Trop caoutchouteux, je ne sais pas, mais il y avait quelque chose qui accrochait. Peut-être pas assez cuit...

    Et pour le reste, j'ai décidé de plonger... juste un peu cependant.

    À bientôt!

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  5. "Je ne peux toutefois pas vous renseigner sur le goût des roubignoles de boeuf,"
    Je me suis bien marré...

    encore plus lorsque j'ai lu le dialogue en anglais à ma copine en exagérant le "oh" > :D

    Oreilles de boeuf.... beuuuuuuuhh !

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    1. @Piotr: le traducteur était en effet "suave" à écouter parler! Que de bons souvenirs!

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  6. Eh bien tu vas te moquer de moi, mais j'ai cru à l'histoire de Robert lol ! Bon, d'accord, je suis très crédule ! En ce qui concerne la Chine qui aime manger des chats, j'ai longtemps été choquée, mais ma foi, d'une part ils ont quand même ce charmant animal pour animal de compagnie, d'autre part nous Français mangeons bien des choses bizarres telles que... escargots ou cheval !! (Bon moi je suis végétarienne le plus que je peux) La vessie et autres abats ne me disent absolument rien, je trouve qu'il y a bien assez d'autres choses à manger, notamment de bons légumes, oui !

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  7. @Marjorie: Tout est question de goût! Et d'un autre côté, Robert est un personnage qui a tellement de charisme qu'il ferait bouffer n'importe quoi à n'importe qui! J'en garde de très bons souvenirs!

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