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Du rêve à la réalité


Lundi matin, à mon arrivée au bureau, je trouve une lettre de la direction générale dans mon pigeonnier.  J'ai ouvert cette lettre avec un grand sourire car j'en connaissais déjà le contenu.  On m'annonce officiellement l'abolition de mon poste.

Cette lettre confirme donc qu'il ne me reste que 19 jours de boulot.  Par contre, elle porte une signification beaucoup plus grande pour moi.  Je passe du rêve à la réalité.



Restructuration oblige, je ne suis malheureusement pas la seule à avoir eu une telle lettre.  Mais je suis certainement la seule à être contente de partir.  Non pas que je détestais mon travail, au contraire, j'y trouvais beaucoup de satisfaction.  Par contre, ce départ signifie pour moi le début d'une nouvelle vie qui sera, j'en suis certaine, remplie de découvertes, de partages, de rencontres.  Les projets qui nous attendent sur le routes du monde sont nombreux et je sais qu'ils seront source de grandes satisfactions pour Yves et moi.

Je quitte donc mon emploi avec beaucoup de sérénité et plus motivée que jamais!  D'ailleurs, je ne pensais pas que notre projet de vie deviendrait source d'inspiration et de motivation pour certaines personnes!  À ces quelques collègues qui se reconnaîtront certainement, j'aimerais vous dire ceci: un risque calculé est parfois mieux qu'un confort imposé, alors n'ayez pas peur d'essayer, n'ayez pas peur de faire le choix de votre vie.

Au cours des derniers mois, plusieurs collègues ont salué notre courage, notre audace.  D'autres ont dit nous envier aussi.  Et d'autres m'ont demandé pourquoi.  La seule réponse qui me vient à l'esprit est celle-ci: je vais mourir un jour, c'est ma seule certitude.  À la fin de ma vie, je préfère de loin mesurer mon existence à l'échelle de mes expériences qu'au poids de mes possessions.  J'espère qu'on se rappellera de moi pour ce que j'ai fait et non pour ce que je possédais.

Je leur dis aussi ceci: je préfère prioriser mes désir profonds au lieu de baser ma vie, mon avenir, sur des critères socialement reconnus mais dans lesquels moi, je ne me reconnais pas.  Pour plusieurs, la condition sociale, le travail, l'éducation - de préférence universitaire- le rythme de consommation, le paraître, le bon milieu, les bons amis, sont gages d'une vie réussie.  Pour moi, ce ne sont que des critères pour catégoriser et évaluer les gens.  L'idée d'entrer dans un moule que je n'ai pas créé pour moi, de faire la même chose pendant 35 ans, de vivre dans le même quartier, la même ville, la même maison pendant des décennies, de voir les mêmes visages à chaque semaine, bref de voir ma vie comme une éternelle répétition, ne me satisfait pas.

Je veux me réaliser.  Je veux choisir et non subir.  Quand on subit sa vie, on perd le goût du risque, de l'aventure, du dépassement de soi.  On perd sa créativité, son instinct, sa curiosité.

Depuis une semaine, certains de mes collègues se demandent peut-être comment gérer cette baisse ou cette perte d'emploi.  Je n'ai pas la prétention de dire quoi faire à personne mais si je peux me permettre une suggestion, saisissez l'occasion pour devenir quelqu'un d'original, de coloré, de créateur.  Osez être différents.

Oui, la différence dérange, mais elle peut aussi devenir source de motivation et d'inspiration pour passer du rêve à la réalité.  Vous poserez alors un geste de liberté, de valorisation personnelle pour lequel aucune rémunération ne sera nécessaire ni même attendue. 

L'expression "être l'artisan de sa vie" prendra ici tout son sens...

******

Après plus de 15 ans de service dans le monde de l'éducation, dont 11 années passées dans cet établissement, je quitte avec de nombreux souvenirs et avec le sentiment d'avoir fait de mon mieux pour mes élèves.

Merci pour ces belles années à vos côtés.

23 commentaires:

  1. Bel article Martine! Ca résume tout a fait notre vision des choses. On va foncer, c'est tout, comme on l'a toujours fait!

    Y. xxx

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  2. Très bel article ! Je comprends tellement ton état d'esprit :-)
    Je ne sais pas comment ça se passe au Canada mais chez nous en France il ne fait pas forcément bon "sortir du moule" mais on s'en fiche, ce qui importe c'est d'être heureux. La richesse d'esprit et la richesse humaine valent bien plus qu'un compte en banque fourni ou le paraitre.

    Cette citation de Goethe que j'ai mis sur mon blog depuis mon retour de tour du monde résume très bien tout ça : "Quoi que tu rêves d'entreprendre, commence-le. L'audace a du génie, du pouvoir, de la magie”

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    1. Bonjour Adeline!
      C'est la même chose ici aussi, pas bien vu de sortir du moule. Peut-être parce que ces gens sont renvoyés à leur propre malheur, leur peine, leur désespoir, ou simplement qu'ils se rendent compte trop tard qu'il y a autre chose mais qu'ils ont raté le train? Je ne sais pas mais moi, je ne veux pas regarder passer le train en gare s'en embarquer...
      Être heureuse, être accomplie, être fière, sentir que je suis vivante, être riche d'esprit, c'est ce à quoi j'aspire.

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  3. Cet article me touche particulièrement ... peut-être parce que je réalise que notre vie est constituée de plusieurs, des petites vies comme des grandes, et qu'on ose changer lorsqu'à un moment une de celles-ci devient un peu trop confortable...Choisir son bonheur, coûte que coûte... Bravo !!!

    (Et très belle et juste citation Adeline !)

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    1. Salut mawoui!
      Changer de vie lorsque celle qu'on vit devient trop confortable, j'adore cette phrase, c'est si vrai! Je le répète, je préfère choisir plutôt que subir... peu importe le prix.

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  4. Ce texte est magnifiquement écrit. Cela me ramène quelques mois en arrière quand je postais mon premier commentaire sur votre blog à Yves et toi. Je te le redis encore une fois, tu as le don de mettre les mots sur mon état d'esprit du moment. Il faut beaucoup de courage pour vous lancer dans ce genre d'aventure, tout lacher pour une vie pas forcement plus simple, mais avec un schema de vie que vous avez choisie et non imposé.
    Tu parles de mort et d'avoir l'envie d'une vie remplie et choisie, je t'invites à lire un article qui devrait encore plus vous conforter dans votre choix de vie ;)
    http://batinote.wordpress.com/2012/02/28/le-top-5-des-regrets-des-personnes-mourantes/

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    1. Bonjour Yo!
      Merci beaucoup de ton commentaire, il me touche beaucoup et j'accepte le compliment avec plaisir! J'ai dit les choses avec mes mots, comme je le sentais... La vie est courte, on ne sait jamais de quoi demain sera fait et c'est pourquoi on veut en profiter, ne pas attendre une retraite qui peut-être sera faite de maladie, de perte, de fatigue, d'ennui... Nous voulons être, faire, non paraître pour faire plaisir aux autres et s'enliser...
      En effet, cela ne sera pas simple, mais tellement riche!
      Je vais lire ton lien tout de suite, merci!

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  5. Je te souhaite le plus de bonheur possible dans tes objectifs à venir.

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    1. Chère Caro,
      Je suis déjà très heureuse et ce projet me rend encore plus heureuse, plus sereine, plus "habitée"! J'ai enfin l'impression de faire ce que j'ai toujours voulu faire! Merci d'être là,
      tantie
      xxx

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  6. "saisissez l'occasion pour devenir quelqu'un d'original, de coloré, de créateur. Osez être différents."
    mon namoureux évoquait plusieurs ou moins le même sujet hier soir. Nous sommes encore étudiants (nous prenons notre temps), mais déjà parents et à nous deux il ne nous reste qu'un continent à découvrir (mais tellement de régions).
    Il utilisait des termes différents, pour lui (et je le rejoins), les étudiants qui l'entourent manque de vie. Ils vont de chez eux à la fac, de la fac à la biblio, de la biblio à une ou deux soirées, puis retour à la maison, à la fac, etc.
    Ils ne prennent aucun risque, ne dévient jamais de leur chemin. Hier midi était proposé une dégustation de soupe par une assos qui vend des légumes bio. Mon namoureux fait parti de l'assos et autour de lui personne n'a osé venir partager la pause déjeuner. "je ne connais pas", "je ne mange pas trop de soupe", etc. Les excuses sont toujours nombreuses pour rester dans son "confort".
    Actuellement nous n'avons pas la possibilité de voyager, car nous nous consacrons sur nos diplômes (pour mieux partir ensuite). Mais d'ici là, nous faisons de notre mieux pour être vivant, et comme tu le dis si bien, différents.
    Votre blog (et d'autres), nous rappellent que nous ne sommes pas fous et ça fait du bien.

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  7. Bonsoir Tiphanya!
    Je trouve tellement dommage que déjà, à cet âge, les jeunes soient pris dans cette vie un peu beaucoup monotone, déjà pris dans l'engrenage que la société leur impose, métro-boulot-dodo... Ils ont la vie devant eux et ne saisissent même pas les occasions, qu'il s'agisse de voyager ou simplement goûter autre chose! C'est limite pathétique et navrant!
    Faire le choix de sa vie ne veut pas nécessairement dire partir. Cela peut vouloir dire choisir de sortir de sa zone de confort en essayant des choses nouvelles, en faisant de nouvelles rencontres, en prenant un chemin nouveau pour découvrir l'ailleurs, ne serait-ce que dans sa propre ville. Il faut simplement faire le premier pas. En fait, changer n'est pas difficile, c'est poser le premier geste qui l'est... C'est oser aller à contre-courant. Et souvent c'est la peur qui nous retient. Peur de l'inconnu oui, mais souvent peur des quand dira-t-on, du regard des autres, ...
    Non, nous sommes loin d'être fous, nous sommes simplement différents! Et fiers de l'être!

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  8. "Non, nous sommes loin d'être fous, nous sommes simplement différents! Et fiers de l'être!"
    Bonjour,
    Il est important de s'assumer pour pouvoir vivre nos rêves et le destin nous y aide parfois... Sage est celui qui prend le train au moment où il arrive. La destination sera toujours plus merveilleuse de gare en gare ;-)
    Diane

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  9. Bonjour Diane!
    Je pense que c'est cela: s'assumer. Là est toute la réponse à nos désirs, nos rêves, nos envies, quels qu'ils soient. Il faut s'assumer et assumer le fait qu'on ne fera pas l'unanimité.
    Merci pour votre visite, j'espère vous revoir ici bientôt!

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  10. Je vous souhaite bonne chance et je suis sûr que vous serez très réussi sur chacune de vos nouvelles aventures. La vie peut être aussi bonne que nous voulons qu'elle soit, n'est-ce pas?

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  11. De mon côté aussi, je trouve ton article inspirant. Pour plusieurs raisons.

    D'un côté, je suis d'accord avec toi qu'il faut apprendre à sortir du moule. Dès notre plus jeune âge, nos parents, amis et la société attendent quelque chose de nous. Oui, on peut choisir le domaine dans lequel on veut étudier (mais encore, si on désire aller en théâtre, par exemple, on risque les commentaires....), mais le reste nous est pas mal dictée par tout le monde, même si on croit avoir l'emprise sur notre vie. J'ai moi-même combattue ce 'pattern', je le combat un peu encore car mon projet n'est pas définitif, mais c'est surtout une question de temps... Heureusement, j'ai une famille ouverte qui est prête à entendre ce que j'ai à dire.

    J'ai toujours cru que l'important, c'est d'aller au bout de nos rêves. Il faut aussi accepter que nos rêves soient différents de ceux des autres. Pour certains,c'est voyager, pour d'autres, avoir une grande famille. Avec les années, je suis devenu celle qui dit à tout le monde que rien n'est impossible. Certains me font part de leurs rêves en me disant 'c'est trop compliqué', 'j'ai pas les moyens'...et je leurs réponds souvent que tout est possible, suffit d'y croire !!

    Et finalement, concernant ton emplois, j'ai aussi été mise à pied il y a environ 1 an 1/2. Sur le coup, ce n'est jamais facile (du moins, normalement ;-) ). J'étais enceinte de ma fille à ce moment-la, sans le papa...tout venait de s'écrouler ! Et, aujourd'hui, quand j'en parle, qu,est-ce que je dis 'ça été une bonne chose' ! J'ai continué mes études et j'ai un projet de vie qui m'emballe beaucoup plus que cet emploi.

    Maintenant, quand il arrive quelque chose de négatif dans ma vie, je tâche d'y trouver le positif au lieu de ruminer mes mauvaises pensées ! :-)

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    1. Bonsoir Jessie!
      Oui, il arrive que nos rêves soient différents des autres, et ce n'est pas pire ou mieux, c'est juste... différent. Je trouve aussi assez inspirant de voir qu'une jeune femme comme toi a déjà compris tout ce phénomène de société. C'est tout en ton honneur! Ce simple constat, fait à ton âge, te permettra d'avancer certainement plus vite que d'autres, d'être ouverte et de réaliser tes rêves avant qu'il ne soit trop tard.
      Reste positive et optimiste, la vie t'apportera tout ce que tu voudras et même plus!

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  12. "l'abolition de ton poste"...Belle formulation :) ça sonne comme l'abolition de l'esclavage. Je crois depuis longtemps que la société fait de nous des moutons, même si cela a indéniablement des avantages, car n'est-il pas rassurant de faire partie d'un troupeau? De se rassurer les uns les autres avec nos certitudes, notre confort et notre routine.
    Il n'y a rien de mal à être un mouton, car la société est aussi un efficace rempart contre le chaos. Mais le prix à payer pour certains, c'est la perte de leur individualité, de leur originalité, la perte de leur essence. Et à terme, l'étouffement. Ce qui m'a toujours amusé, c'est de constater que ces personnes "différentes" possèdent une vérité intérieure, une voix qui leur indique quel chemin prendre, même si ce n'est pas le plus fréquenté. Et j'ajouterai qu'avec mon expérience de l'humain (et j'en vois défiler!), ces gens sont au final plus heureux que les autres, car je crois que « Celui qui va jusqu'au bout de son coeur connaît sa nature d'homme. Connaître sa nature d'homme c'est alors connaître le ciel. » Mencius.

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    1. @Claire
      Ouf... Tu as mis le doigt sur 2-3 vérités. Je ne veux pas perdre mon essence, mon individualité, je veux suivre ma voix intérieure. Je ne sais pas si je possède une vérité intérieure, mais je sais qui je suis et surtout, qui je ne suis pas. Peut-être est-ce cela ma vérité? Savoir qui je suis?
      Et la routine, au lieu de me rassurer, m'effraie. Le confort m'indispose, les certitudes m'ennuient parfois. J'ai besoin d'aller au bout de ma nature, au bout de moi-même...

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  13. Quand j'avais ce genre de discours ( (re)commencer à rêves, et tenter de vivre ses rêves) j'ai parfois eu l'impression d'être pris pour un fou ou un marginal. J'espère qu'avec tous nos articles on réussira à leur montrer que c'est possible !

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    1. Bonjour Aranud!
      Je n'en ai pas juste l'impression! Je sais que certains nous prennent pour des fous ou des irresponsables! Bah, ça ou autre chose... J'ai compris il y a longtemps que pour avancer et vivre mes rêves, ma vie, je ne dois pas m'arrêter à ces commentaires! J'avance!
      Par contre, oui je suis certaine qu'avec tous nos articles, nos aventures et surtout, notre joie de vivre, notre bonheur, ils comprendront...

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  14. Bel article, Martine, très bien écrit (et avec ton coeur voire tes tripes, ça se sent !). Comme le dit quelqu'un d'autre plus haut, tu as mis les mots sur mon ressenti. Je reviens régulièrement me plonger dans les blogs de voyageurs, de gens "fous", hors du moule, de ceux qui réussissent leurs rêves, et j'adore ça, et ça me requinque et me rappelle "à l'ordre", pour me remettre le nez dans mes rêves et surtout que tout est possible, que la vie est courte et précieuse. Pour me bien faire voir que j'ai encore des barrières, mais au bout du compte, j'en viendrai à mes rêves, dont voyager longtemps fait partie... Merci de ce partage

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  15. @Marjorie
    J'aime beaucoup ta réflexion sur le fait que tu vois que tu as des barrières car de les voir déjà, nous permet de trouver la bonne manière de les abattre pour continuer à avancer! Et dire que nous, les "fous" on te rappelle à l'ordre, cela me fait vraiment sourire!! Car curieusement, souvent j'ai le commentaire contraire, du genre qu'on veut ME rappeler à l'ordre! hihihi! Le plaisir du partage a été pour moi, à bientôt!

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  16. Je résume avec cette citation :
    « J’ai un projet, devenir fou. » de Charles Bukowski

    Je n’ai pas encore pris connaissance des autres articles, mais je les imagine et ceux que j’ai lus jusqu’à maintenant, me font rêver…

    PetBoss

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