Provincetown: la destination voyage la plus gay de votre vie!
Peut-être que le nom ne vous dit absolument rien. D'ailleurs, on dirait qu'il ne s'agit même pas d'un vrai nom de ville, sinon d'un nom composé de toute pièce. Provincetown. En traduction libre, on dirait Province Ville, ou Ville Province. Vous voyez, c'est plutôt banal. Pas très original non plus. Et puisque l'histoire n'est pas ma tasse de thé, vous n'apprendrez rien ici d'historique sur cette ville.
Toutefois, je peux vous assurer qu'il s'agit d'une très jolie ville, ayant une très forte concentration de gays (et lesbiennes, ça va de soi) au mètre carré. Il y en a partout! Le genre d'endroit où l'hétérosexuel dans toute sa splendeur se retrouve en minorité très visible.
Mais ce qu'il y a d'intéressant à Provincetown c'est que, si vous vous promenez main dans la main avec votre copine, personne ne vous regardera comme si vous étiez un extra terrestre. Personne ne chuchotera à votre passage, et ce, même si vous êtes en territoire 100% gay! Rien à cirer pour eux que vous soyez hétéros car vous vous fondez dans la masse.
Malheureusement, l'inverse n'est pas toujours vrai. Un couple gay en territoire hétéro suscite souvent des commentaires, et pas toujours les plus élogieux. Ce qui prouve qu'on a encore un bon bout de chemin à faire avant de vivre tous en harmonie... Et vous avez sûrement déjà entendu la désormais célèbre phrase: je n'ai rien contre eux, mais à condition qu'ils ne me touchent pas par exemple!
Pffff! Ça c'est la phrase classique que l'on entend à chaque fois dans une discussion où le sujet touche à l'homosexualité. On devrait même la déclarer phrase idiote du 20ième et du 21ième siècle. Moi, ce à quoi ça me fait penser, c'est à un type qui se prétend assez ouvert d'esprit pour dire que oui, ça le dérange pas de croiser un homosexuel de temps à autre (et de le tolérer!) mais que d'un autre côté, il pose tout de suite ses conditions en essayant de dégager une certaine virilité que, si un homo s'avise de le toucher, il va y'en sacrer toute une!
Dans ce cas là, quand j'entends "la phrase" en question, je réponds toujours ceci:
-Je te regarde-là, pis ça me surprendais beaucoup, mais beaucoup qu'un homosexuel s'intéresse à toi, comme ça, en te tripotant le derrière en public parce qu'il te trouve de son goût. Mais revenons à Provincetown...
Alors pourquoi choisir une destination gay?
La réponse la plus facile serait pourquoi pas! En fait, ce n'est pas la destination en tant que telle qui est gay! Ce sont les gens qui la fréquentent! Parce que Provincetown, c'est carrément magique! La mer, la ville, l'ambiance, les rues, les restos, les bistrots, les boutiques, les gens... Quand on voyage vers Boston, c'est un incontournable que de s'y rendre.
De plus, cette ville n'est pas uniquement "gay friendly", elle est aussi "pet friendly". Et pas rien qu'un peu! Là, on aime vraiment les chiens! On les accepte même dans les restos, dans les boutiques, partout! Même au sex shop! Parce qu'à Provincetown, il y a aussi un sex shop... Ça fait partie de la vie.
De mauvaises expériences par le passé?
Pas vraiment. Depuis les 10 dernières années, nous sommes allés à Provincetown à 5 ou 6 reprises. Et pour tout dire, il m'est arrivé une seule fois d'être victime d'un commentaire légèrement déplacé. Ce commentaire est venu de la part d'un préposé au stationnement évidemment gay, qui -puisque j'étais entré dans le stationnement en sens inverse- m'a traité de "pussy lover"... Un amateur de chattes si vous préférez. Bof. Pas de quoi fouetter un chat!
Mais à l'inverse, et c'est dommage, on entend souvent là-bas des commentaires de voyageurs hétéros (qui ne se doutaient probalement pas qu'il y avait une forte concentration de gays à Provincetown) lâcher de très vilains mots à leurs endroits. De très vilains mots... Et ce, autant en anglais qu'en français. Pas la peine ici de vous dire lesquels, je fais confiance à votre intelligence.
Quand je pense à Provincetown, il me revient sans cesse une image en tête, une anecdote sur laquelle Martine et moi revenons sans cesse lorsque l'on parle de cet endroit.
C'était en 2010 je crois. Nous sommes évidemment à Provincetown, par un vendredi soir plutôt électrique où la ville vibre de partout. Sur la Main Street, nous apercevons 6 types baraqués comme des armoires à glace, tatoués un peu partout, beaux comme des Dieux et dégageant une assurance impressionante. À eux 6, ils occupent la largeur de la rue au grand complet. Ils sont en couple bien sûr. Des couples gays. Certains d'entre eux se promenent avec de petits chiens (ce qui ne fait pas très virils!) tandis que d'autres mangent une crème glacée tout en faisant du lèche-vitrine.
Là, j'échange un regard avec Martine et on pense tous deux à la même chose au même moment. Ce à quoi nous pensons est que, à peine 2 minutes plus tôt, nous venions de croiser deux "mecs" Québecois visiblement outrés de constater qu'ils étaient dans une ville "gay friendly", débordante par surcroit de gays et de lesbiennes visiblement heureux et heureuses d'être là. Et ces Québecois ne cessaient de répéter les phrases suivantes, dans le but évident de provoquer des choses:
-C'est juste une ville de tapette ou quoi?
-Y'a rien que des fifs! Partout ousque tu r'gardes y'a rien que des fifs!
-As-tu vu les deux moumounes qui se tenaient par la main?
-Y doivent en vendre en tabarnak icitte des Pogos!
Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un Pogo, il s'agit d'une saucisse enrobée de pâte servie sur un bâton. Pas mauvais avec de la moutarde!
Or donc, pour en revenir à notre histoire, l'idée qui nous a traversé l'esprit à Martine et à moi, à la vue de ces 6 gays déambulant sur la rue, était de retrouver nos petits Québecois râleurs afin de leur faire la proposition suivante:
-Écoutez les gars, plutôt que de passer vos frustrations en paroles inutiles, pourquoi ne pas aller directement (et en personne) leur répéter ce que vous disiez plus tôt en vous bombant le torse et en vous sortant les épaules? Allez donc leur dire en pleine face que ce ne sont que des moumounes!!!
Mais on ne les a pas retrouvé. Plus de trace de nos deux Québecois. Ils s'étaient fondus dans la foule. Et je vous jure que j'ai passé une bonne demi-heure à les chercher! Ils se sont évaporés dans une foule où personne n'aurait été en mesure, à première vue, de les identifier, eux, comme hétérosexuels...
Et ce qu'il y a d'intéressant à Provincetown, c'est que vous y verrez peut-être des gens que vous connaissez! Des gens que vous n'auriez jamais pensé rencontrer dans cette ville, si vous voyez ce que je veux dire. Et c'est souvent de ceux-là que viennent les plus virulentes critiques à l'endroit des gays...
Pour quelques photos de plus, consultez l'article de Lulu sur son voyage à Cape Cod!
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De la part de Québecois, ça ne me surprend pas du tout! On est tellement petit des fois.
RépondreSupprimerBonjour Rémy,
SupprimerJuste pour m'éclairer un peu, quand vous dites "de la part des Québecois" vous parlez de l'article ou de leurs comportements??? Merci!
Désolé de ne pas avoir été très clair! Je parlais des remarques de ces Québecois et non de l'article! L'article il est très bien. Mais les Québecois ne sont malheureusement pas très ouverts, malgré ce qu'ils disent, vis à vis l'homosexualité.
SupprimerBeau texte! Déjà visité P-Town par le passé (en tant que "gay" bien sûr) et oui, il arrive parfois mais rarement que des Québecois mal informés sur l'endroit se laissent aller à des remarques déplacées. Mais bon, on s'y fait. Qui plus est, et c'est tant mieux, les vrais homophobes ne restent rarement pas très longtemps sur place. Bonne chance dans votre projet et merci pour votre ouverture!
RépondreSupprimer@Serge: merci pour le commentaire. Je crois qu'il faut voir uniquement Provincetown comme une destination voyage. Le reste n'est qu'accessoire, comme on dit. A+
SupprimerLes petites maisons colorées ont l'air bien sympa, et j'aime le côté pet friendly. En ce moment je suis en train de chercher les endroits où les chiens sont autorisés à Paris car nous avons deux amis qui viennent nous rendre visite avec leur toutou. Et franchement, c'est pas gagné! Même certains parcs sont interdits... Alors imaginer qu'un resto puisse les accepter... On n'en est pas encore là.
RépondreSupprimer@Claire: Pas facile de trouver des endroits pet friendly, c'est vrai. Pourtant, à Paris, ce ne sont pas les chiens qui manquent non?
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