Passer à autre chose...
Retour d'une petite pause nécessaire. Premièrement, c'était le retour au boulot après deux mois de vacances. Deuxièmement, j'avais consacré ces deux mois à peaufiner notre départ et à travailler sur le blog et autres petits projets, donc j'avais besoin de m'éloigner, ne serait-ce que pour quelques jours. Troisièmement, l'automne arrive à grands pas et ça signifie "grand ménage".
Une pause nécessaire donc, mais qui a aussi permis de mettre plusieurs choses en perspective...
Plus le temps passe, plus la date du jour J approche et plus je me rends compte que cette décision de partir vivre sur la route est probablement la meilleure décision que j'ai prise de toute ma vie. Je ne me suis jamais sentie aussi sereine, aussi sûre de moi, aussi fière. Pourquoi? Parce que j'ose enfin faire quelque chose pour moi. Plus la date approche et plus je me sens libre.
Toute cette démarche de préparation me donne un regain d'énergie et une certaine forme de liberté, oui. Par exemple, une liberté face à mes possessions. Je réalise que ce que je possède ne sont que des choses et que ces choses ne sont pas responsables de mon bonheur. Elles ne contribuent pas à rendre ma vie meilleure. Au contraire! Plus je libère mon espace, ma maison du superflu, plus je me sens respirer.
Cette démarche de préparation m'a aussi permis de comprendre que la vie, on en fait bien ce qu'on en veut. C'est-à-dire que nos choix, nos décisions nous appartiennent et que si on veut vivre sa vie comme on veut, on ne doit pas attendre après les autres, on ne doit pas vivre par procuration ni faire les moutons et suivre le troupeau. On doit agir selon nos goûts, nos intérêts, nos envies, nos besoins, nos valeurs, qu'ils correspondent ou non à ceux des autres. J'ai compris qu'il faut bouger, agir, avant qu'il soit trop tard. J'ai aussi compris que même si nos actions vont à l'encontre de la norme, ça ne veut pas dire qu'on a tort ou raison; ça veut simplement dire qu'on est différent des autres, c'est tout. Et la différence n'est pas un mal ou un défaut. Par contre, j'ai compris que la différence dérange mais ça, ça ne m'appartient pas.
J'ai aussi compris qu'un changement de vie, quel qu'il soit, demande de la préparation et de l'organisation. Qu'on change de ville, de travail, de maison, d'école, ou carrément de vie, il faut se préparer et s'organiser. Il faut faire des deuils et se préparer à accueillir la nouveauté avec tout ce qu'elle a de bon ou de mauvais. Il faut comprendre qu'il y aura des améliorations à certains niveaux mais qu'il y aura aussi des désagréments, des difficultés, des écueils à surmonter, ... Le changement pour aller de l'avant est toujours positif. C'est la route pour y arriver qui est parfois semer d'embûches.
Cette démarche a aussi mis en lumière l'insatisfaction de certains face à leur propre vie. C'est incroyable le nombre de personnes qui souhaiteraient changer de vie mais qui n'osent pas! Je commence tranquillement à parler de notre départ et c'est réellement hallucinant de constater le nombre de gens qui disent "que j'aimerais pouvoir faire la même chose!", "vous êtes tellement courageux, je ne sais pas si je serais capable d'en faire autant!", "un jour, ça sera mon tour!", ou pire encore "je ferais bien comme vous, mais j'ai peur..." Il y en a d'autres qui ont dit "vous êtes un exemple pour moi" ou bien "je t'écoute et tu me donnes vraiment le goût de me lancer moi aussi" ou encore, "vous êtes irresponsables, stupides et inconscients!" Bref, les réactions sont nombreuses mais curieusement, la très grande majorité - en fait et je n'exagère pas - plus de 90% des réactions sont très positives. Les gens sont curieux, heureux pour nous, ils nous envient peut-être un peu et certains s'inspirent même de notre démarche.
C'est peut-être stimulant de voir que les gens nous trouvent courageux ou audacieux, mais en même temps je trouve ça un peu navrant de constater que la majorité des gens ont peur d'avancer, ont peur de changer de vie, ont peur de sortir des sentiers battus, peu importe les raisons de leur peur. C'est triste, car la vie est peut-être dure, mais elle est belle et nous méritons de la vivre pleinement, de se réaliser, de s'épanouir et si il faut changer le tout pour le tout pour se sentir vivant, pourquoi s'en empêcher? Le plus triste a été d'entendre cette phrase d'une personne que je connais depuis longtemps, que j'apprécie beaucoup, une personne avec une intériorité et une bonté rares de nos jours: "Plus jeune, j'aurais tellement aimé faire ce que tu fais, mais je suis trop vieille maintenant..."
Ces préparatifs m'ont aussi prouvé que le temps passe très vite et que la procrastination était mon pire ennemi! Environ 300 jours et des poussières et nous avons encore tant à faire! Comme quoi il ne faut jamais remettre au lendemain... Facile à dire. Cependant, nous avons pris une décision assez drastique qui nous permettra, je l'espère, de sauver du temps et de l'employer à meilleur escient: nous n'avons plus de télé!! Décision prise rapidement, la semaine dernière, suite aux changements des ondes au Canada qui sont passées de l'analogique au numérique. Acheter une nouvelle télé HD et un convertisseur alors que nous cherchons à vendre nos choses inutiles et que nous partirons dans 300 jours? Ridicule! Donc, pas de télé et si vraiment on souhaite écouter une émission particulière, on fera comme bien d'autres et on regardera sur Internet. Ça fait un peu plus d'une semaine et je n'ai pas ressenti de manque... comme quoi la télé est souvent un paliatif à une vie un peu morne, sans créativité et sans but.
Aujourd'hui, je vais replonger dans mes souvenirs. Je m'apprête à faire le ménage de mes photos papier et je sais que je vais y passer des heures. Pourtant, je n'ai aucune difficulté à m'en défaire. Je vais bien sûr conserver mes photos de mariages, les photos de nos enfants, quelques photos significatives mais les autres seront données ou simplement jetées à la poubelle. Je vais me donner le droit de les regarder toutes et de me rappeler les bons ou mauvais souvenirs associés à telle ou telle image et ensuite, je passerai à autre chose. Que la photo soit dans une boîte à prendre la poussière au sous-sol ou qu'elle soit dans la poubelle, le souvenir sera toujours là.
C'est ça: je passe à autre chose...
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Bonjour,
RépondreSupprimerDeux suggestions :
1° scanner les photos préférées pour les numnériser
2° ouvrir un compte sur Dropbox et y conserver tous les documents, incluant photos, que vous voulez consulter de n'importe où sur la planète.
Allez, bon courage !
Pardon, j'avais la bouche pleine : NUMÉRISER !!!
RépondreSupprimerMoi aussi je numériserais les photos...
RépondreSupprimerEt 90% des gens qui sont positif sur votre choix! Wow! nous allons changer de région... Quoique, lorsqu'il restera quelques mois, les autres réactions se feront peut-être un peu plus sentir. C'est certains que ça dépend des familles également...
Mais tant mieux, peut-être qu'avec tous les blogs de voyage et internet plus accessible qu'il y a 5 ans les idées générales changes.
@MarieBo: ce qui me fait drôlement penser à rénumérer vs rémunérer. Mais pour en revenir aux photos (et à ma patience légendaire) les numériser va demander un temps énorme. Je laisserai ce plaisir à Martine!
RépondreSupprimer@Dany et Maryse: salut à vous deux!
RépondreSupprimerVous pourriez mettre un pourcentage sur votre région? Ça m'intrigue...
Wow, beau texte !
RépondreSupprimerComme j'ai écrit sur mon blog, vous m'avez inspiré...ce n'est pas facile de changer de vie. Contrairement à vous, j'ai encore des hésitations parfois. Je suis prête à le faire, mais la seule chose qui m'embête toujours c'est ma famille versus ma fille...je veut qu'elle les connaisse et vice versa...
MAIS, parce qu'il y a toujours un mais avec moi, le projet est tout de même là, le budget également (ou ça viendra d'ici là !). Je projet m'inspire non pas juste parce que je rêve de partir comme vous, mais aussi parce que mon projet est quasi similaire au vôtre au niveau temps, pays par lequel je passerais, etc., mis à part que ma compagne serait ma petite puce dans mon cas !
Je me dis toujours 'il faut que je le fasse, il faut que je le fasse'...je crois que c'est pas encore assez concret parce qu'assez loin dans le temps pour moi...j'ai des projets à Québec jusque fin 2014, donc ce sera après.
Une chose est sure, je vous suivrai de près dans votre périple, non seulement par intérêt, mais aussi parce que ça va sans doute renforcer mon désir de partir !
Merci pour ce superbe site web !
"Sereine, sûre de moi et fière" je comprends ton sentiment avant le grand départ.
RépondreSupprimerBons préparatifs :)
Aline
Chouette témoignage...
RépondreSupprimerTrès d'accord sur beaucoup de points, notamment sur le rapport aux possessions et sur les retours des gens...
Pour les % tout dépend de la période. Il est vrai qu'il y a 5 ans, c'était un peu différent.
RépondreSupprimerEn gros, je dirais que 18 mois avant le départ, oui, c'était plutôt positif, lorsque c'était assez loin pour paraître peu probable.
Ensuite quelques mois avant le départ, les connaissances 75% positifs. Pour la famille je dirais 50%. Pour les amis entre 60 et 75%. Ensuite certainement 50% croyaient que nous reviendrions avant(nous avions prévu 2 ans)ils pensaient que c'était impossible de voyager si longtemps!
Pendant les premiers mois de voyage, famille et amis étaient bien intéressés et trouvaient que nous avions bien fait.
Après notre retour, 2 ans plus tard, les gens étaient ''fier'' de nous. Lorsque nous avons annoncé que ce n'était qu'une escale, là, même une grande partie de nos amis nous ont dit que ça n'avait aucun sens... Que pouvait-il y avoir à voir tant que ça pour y retourner. C'était encore 50% pour la famille et aussi pour les amis. Par chance nous avions de nouveaux amis via le net:)
Je pense que ça change, je serais curieuse de repartir aujourd'hui, voir ce que les gens diraient.
Beaucoup de choses influent: l'âge à laquelle on part, l'âge des personnes de notre entourage, leur connaissance de l'étranger, les destinations, le type de voyage, les équipements avec lesquels nous partons (cellulaire, internet accessible en tout temps, voiture,) les antécédentes (nous, nous avions peu voyagé...)
Tiens, je pense que je vais écrire pour me défouler un peu:) Non, mais on est très zen avec l'opinion des autres:) J'adore comparer les idées des uns et des autres... On apprend beaucoup.
Maryse
Oui, quand on s'allège on se sent plus libre et pas plus pauvre :)
RépondreSupprimerD'ailleurs, le voyage ne rend il pas riche ? Sacré virus, hein ;-)
En passant, ça y est !.... Je viens à Montreal passer quelques jours fin octobre, alors que l'on revient à peine de NY et mon mari a pris ses billets pour le Chili !
A peine revenus, on a qu'une envie ...
Même pour de courts voyages, on échappe pas aux remarques du genre mais pourquoi si loin, ou pourquoi toujours aux mêmes endroits (on habite en France et on va systématiquement sur le continent nord américain... On est accro c'est tout !), et sans se voiler la face, le $ ne nous a pas toujours été aussi favorable, ça change la donne.
Je viens de découvrir le journal de voyage de Dany et Maryse, impressionnant !! Aller, je vais rêver un peu par procuration :)
@Jessie: tu vois, l'inspiration peut venir de n'importe où. De gens, de faits, de gestes, de lecture, d'un truc que l'on entend à la radio, à la télévision... Mais si notre projet t'inspire, sûrement qu'il en inspirera d'autres et ainsi de suite.
RépondreSupprimerDe ton côté, il ne fait aucun doute que tu inspireras des gens toi aussi lors de ton départ. Ça ressemble drôlement à un carrousel d'idées où, lorsqu'elles passent devant nous (les idées) nous séduisent ou pas. Mais le choix est vaste, et l'inspiration ne manque pas...
Salut Aline,
RépondreSupprimerSi je peux prendre la parole de Martine sur ces mots: sereine, sûre de moi et fière, je te dirais qu'ils découlent justement du fait que beaucoup de gens, en apprenant la planification d'un tel projet, font tout en leur pouvoir pour que justement, on ne soit ni serein, ni fier et encore bien moins sûr de soi vis à vis ce que l'on veut entreprendre. Je ne me l'explique encore pas d'ailleurs.
Mais soit, ça ressemble étrangement au dicton qui dit que lorsque l'on tente de retenir quelqu'un, il s'éloigne. Et vice versa...
@Ye Lili: ce que je remarque surtout, et dans plusieurs cas face à la réalisation d'un projet, c'est justement cette peur d'avancer, cette peur du changement et encore plus l'idée de vivre avec moins d'objets disons.
RépondreSupprimerD'un autre côté, il serait facile de critiquer une personne qui a peur d'avancer en prétendant que cette personne est une trouillarde. La raison pour laquelle nous avons tous peur à diférents degrés est plutôt simple: c'est ce que l'on nous a inculqué depuis notre plus tendre enfance. On nous a fait croire qu'il était plus important de "grandir" en s'entourant de matériel et en se cloisonnant dans les bases sécurisantes du métro-boulot-dodo. Pas étonnant que le jour où l'on veuille mettre le pied en dehors du moule (ou du nid), on se sent envahi d'un profond vertige!
@Maryse: très vrai ton commentaire! Et pour certains, plus la date de départ approche, et plus le rapport tend à s'inverser. Je crois que de notre côté, plusieurs n'y croient encore tout simplement pas. Parce que justement, peut-être nous croient-ils incapables de réussir une chose pareille.
RépondreSupprimerS'il y a eu de petits grinchements jusqu'à présent, je redoute une plus forte tempête plus la date du départ va approcher. Pour l'instant, c'est un peu comme si certains nous laissaient aller dans notre folie en espérant que ça se passe. Mais voilà,ça ne se passe pas, au contraire.
Mais de votre côté, ayant déjà l'expérience d'un voyage au long cours, sûrement que l'on ne doit plus avoir de doute face à l'éventualité de votre futur départ???
J'aime bien la phrase où tu mentionnes ceci: qui y'a-t-il à voir tant que ça pour y retourner?
Réponse: je crois que rien encore n'a été découvert, et que tout est à découvrir...
@Marigaz: Montréal fin Octobre? Super! L'automne québecois est particulièrement beau, tu vas voir.
RépondreSupprimerAllez! Bon rêve par procuration! Le blog de Maryse et Dany va sûrement te redonner l'envie de partir à nouveau! A+
Hello Yves,
RépondreSupprimerJe crains que les jolies feuilles colorées soient déjà tombées fin octobre... Bon, j'ai déjà fait la Nouvelle Angleterre septentrionale en octobre 2006. Au nord du Vermont (près de Burlington), la chute des feuilles était déjà bien avancé. Nous avons eu les plus beaux paysages dans le sud :)
Cela dit, je me réjouis d'aller voir Montréal avant les grands frimas :)
Le blog de Maryse et Dany est réellement une invitation au voyage et à la rêverie. J'ai souri quand j'ai vu le budget en France, c'est sûre, ça a fait remonter la moyenne, on est loin des 15$ par jour.
@Marigaz, pour le budget en France il est bien haut car nous étions avec mes parents (Maryse) et que ça leur prenait un certain confort. Sinon, Dany y est déjà allé en vélo en demandant une parcel de terrain pour intaller la tente et ça lui avait couté 225$ par mois pendant deux mois pour tout sauf le billet d'avion à 550$!
RépondreSupprimerObtenir les commentaires des gens est très important dans de telles situations.
RépondreSupprimer@Marigaz: je vais te ramasser quelques feuilles d'ici là, et si le hasard fait que l'on se voit durant ton séjour à Montréal, je te les donne toutes!
RépondreSupprimer@Céline: et quel est le vôtre? Vous voulez me déménager ou quoi?
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