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Voilà que j'en suis à défendre la télé...


 Il y a deux ans de ça, j'étais un fervent opposant à la télévision.  Un vrai de vrai.  Je la détestais profondément.  Tellement que dans mes rêves les plus fous, je m'imaginais l'envoyer en orbite pour les 100 000 prochaines années.  J'ai même pensé la jeter par la fenêtre (deux fois plutôt qu'une) ou encore lui faire subir quelques sévices de nature électrique...







Je trouvais, à plus forte raison, que cette dernière était une voleuse de temps par excellence et surtout, surtout, très habile à garder nos derrières confortablement calés sur le canapé.
Je déplorais le fait qu'une fois allumé, le téléviseur avait ce pouvoir très subtil d'hypnotiser littéralement tous les occupants de la maison.  Même le chien et les poissons rouges de notre aquarium avaient le nez rivé sur la paroi de verre aux heures de grande écoute.


Je me plaisais surtout à observer les mimiques du reste de la famille selon le contenu qui aparaissait à l'écran.  Par exemple, si une scène semblait triste, chacun avait le visage déconfit.  Si une scène était heureuse, leurs visages s'illuminaient simultanément.  Si une scène était très très triste cette fois, leurs yeux se mettaient alors à rougir en choeur et subtilement, chacun esuyait la larme qui se formait doucement au coin de sa paupière.  Puissante la télé n'est-ce pas?  Rien n'arrivait à la cheville de la télé.  Elle règnait en maitre absolu.


Je me plaignais surtout que la télé, bien implantée au sein de notre famille, nous volait du temps précieux au moment des repas où nous aurions pu discuter de nos journées respectives et de nos projets à venir plutôt que de nous plonger dans un état second, bien plus intéressé à savoir si Madame Gilbert de St-Narcisse allait remporter le gros lot en tournant la roue de la bonne fortune.  Ou si Jake allait enfin passer à l'action en demandant Hanna en mariage, même si elle savait depuis longtemps qu'il avait le béguin pour Jill et en sachant que par le passé, lorsqu'il était avec Suzan, il l'avait trompé avec Bernice.  Mais pour Bernice, ça ne comptait pas puisqu'il l'avait rencontré 15 ans plus tôt au lycée -un amour de jeunesse, à l'époque où il courtisait Sofia...  Vous voyez le topo n'est-ce pas?


Visiblement écoeuré de cette situation, j'ai donc décidé un beau matin de mettre le poste de télévision à l'étage au grand malheur de tous.  La consigne était désormais la suivante: plus de télé au rez de chaussé à l'heure des repas.  En fait, plus de télé du tout au rez de chaussé.  On se garde ce temps précieux pour nous.  À l'avenir, écouter la télé se fera au dessus de nos têtes, un étage plus haut.  Inutile de vous dire que je suis devenu persona non grata dans ma propre demeure.  Un dictateur, voire même un tortionnaire, à la limite du bourreau.  Mais  le score était maintenant télévision 0 et moi 1.  Je venais de gagner une longue et rude bataille.


Mais tout ça c'était avant l'arrivée de l'Internet.  Ou plutôt -puisque l'internet existe depuis très longtemps-, c'était avant l'arrivée des sites web persos, des textos, de Facebook, Twitter et j'en passe...  Avec toute cette armada de nouveaux joueurs virtuels très addictifs, la télé en a pris pour son rhume.  D'un certain point de vue, toute cette technologie me venait en aide à combattre la méchante télévision.  Mais l'humain s'adapte vite, très vite.


À ne plus regarder la télévision, on se découvre de nouvelles habitudes.  Et pas toujours les meilleures.  On va se dire la vérité ici: de nos jours, nous avons ce besoin viscéral de se sentir stimulé.  Technologiquement stimulé.  Voire même, en quelque sorte, de se sentir aimé.  Je suis donc, comme plusieurs, tombé dans ce gouffre très profond de la nouvelle technologie.  De fil en aiguille, nous avons donc crée Destination-Terre (pour le plaisir de partager avec le reste de la planète) et tout le reste a suivi.  Seconde adresse courriel, compte Twitter, compte Facebook, page Facebook, outils de statistiques ainsi que tous les autres gadgets permettant de rester "connecté" avec le monde entier.


Avec Internet, on se prend facilement au jeu.  Pour employer une expression française à la mode, il s'agit d'un passe-temps très chronophage.  Si vous ne savez pas ce que ça signifie, je vous laisse le soin de chercher.


Bref, ça fait un peu plus de 2 ans qu'on maintient ce rythme.  2 ans qu'on ne regarde presque plus la télévision.  2 ans qu'on se donne à fond sur le web.  2 ans qu'on répète à peu près la même routine à chaque jour avec très peu de variante.  Mais là je crois qu'il faut faire une petite pause afin de reprendre notre souffle.  Ou à tout le moins, réorienter nos efforts et revoir l'utilisation de notre temps sur le web.


Parce que notre routine, en résumé, ressemble à ça: on regarde les courriels et toutes les notifications que l'on reçoit en rapport avec Destination-Terre, on se branche sur Facebook, regarde l'activité, répond aux commentaires, publie un statut, se branche sur le fil d'actualité, écrit des commentaires sur les autres pages Facebook, clique "J'aime" sur les trucs que l'on aime, se branche ensuite sur Twitter, regarde ici aussi le fil d'actualité, s'informe sur les nouveaux followers, publie quelques "tweets", revient sur Destination-Terre, répond aux commentaires laissés sur le site, jete un coup d'oeil aux statistiques, prépare de nouveaux articles, fait ensuite un peu de recherche sur le web, répond ensuite aux courriels laissés dans la boite mail...  Oufffff!  Et il n'est que 8h30 du matin.  Sans compter que cet exercice se répetera à plusieurs reprises dans la journée et même jusqu'a quelques minutes avant d'aller au lit.


Voilà en gros à quoi ressemble ce piège qu'est Internet.  Voilà pourquoi j'en suis presque à réserver à Internet le même sort que j'ai lancé à mon téléviseur il y a maintenant 2 années de ça.  Voilà pourquoi je suis en train de décrocher lentement afin d'éviter la dépression nerveuse.  Heureusement, on se conforte dans l'idée qu'avec nos activités Internet on en arrive à dégager un peu d'argent et beaucoup d'opportunités.  Et les opportunités, ça n'a pas de prix.  Parce que s'il en était autrement, ça ne voudrait vraiment rien dire du tout.


Il y a quelques années de ça, un psychiatre-chercheur dont je ne me rappelle plus le nom avait lancé une affirmation qui avait fait rire bien des gens en disant qu'Internet serait la drogue la plus addictive du 21e siècle.  Il disait aussi qu'au même titre que les utilisateurs de drogues, les internautes hautement intoxiqués n'auraient d'autres choix que de se faire traiter afin de se sortir de cet enfer.  Nous n'en sommes encore peut-être pas là mais le risque est bien présent.  Voilà pourquoi j'ai décidé de lever le pied un tout petit peu.


Je me suis donc remis à la télévision.  Nous avons fait la paix et nous nous fréquentons maintenant quelques heures par semaine, sans plus.  Toutefois, il est hors de question qu'elle redescende au rez de chaussé.  Pas question.  Non négociable.  N'y pense même pas ma jolie!  C'est moi qui te rendra visite et pas l'inverse.  Je lui donne tout de même le mérite de me divertir et de me mettre le cerveau à la position "off" le temps que Jake demande enfin Hanna en mariage...

10 commentaires:

  1. J'ai décroché de tout ça moi aussi il y a qq mois. Ça devient très chronophage en vérité, pour reprendre votre expression, même si je n'ai pas de site comme vous. Ça devient très prenant à la longue. Un retour à la vraie vie ne fait jamais de mal. Article intéressant pour le reste. Bonne chance à vous.

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    1. @Madelaine: une petite saute d'humeur en fait, pas très vilaine mais libératrice. Mais puisque nos vies sont maintenant très liées aux communications, on n'y échappe pas... Merci pour le commentaire!

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  2. Discipline très strict pour ma part avec internet mais aussi avec la télévision. 1 heure d'internet par jour et 1 heure de télé. Pas plus. Sinon on tombe vite dans le piège.

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    1. @Marika: L'important c'est de trouver le bon équilibre. Pour ma part une heure d'internet par jour est malheureusement insuffisant. Mais je tente de limiter les dégâts! Un mini sevrage en fait. Je vais vous prendre comme modèle! Merci!

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  3. On appréciait par moment, durant le voyage être sans télé, sans internet, sans journaux pendant 2 ou 3 semaine. Une déconnexion totale:) Ce qui nous manquait, c'était de donner et recevoir des nouvelles de nos proches.

    Pour le reste, on s'habitue assez vite avec un peu de volonté:). Je suis peut-être de mauvaise fois, mais je crois que de rester connecter deux fois par jour durant un long séjour fait passer à coté de cette expérience d'être ET de se sentir à l'autre bout du monde. Je pense aussi qu'en se sentant toujours chez soi; on a plus de difficulté à s'adapter, mais ce n'est que mon opinion.

    Par contre, j'imagine également que tout a bien changé déjà depuis notre retour (2 ans) et que partout, internet prend plus de place et qu'il est donc peut-être plus difficile de s'y soustraire.

    Maryse

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    1. @Maryse: c'est évident que de notre côté, la partie "Internet" de notre vie va prendre une "débarque" lorsque l'on sera sur la route. Pour des raisons techniques bien sûr, mais aussi pour des raisons personnelles. J'ai encore beaucoup de mal à comprendre tous ces voyageurs qui perdent un temps énorme sur le web au lieu de simplement vivre et visiter...

      Mais dans le fond, ce n'est pas si difficile que ça de se sevrer. Et je demeure persuadé (je parle peut-être pour moi mais bon...) que lorsque l'on fait des activités passionnantes que l'on aime, il devient facile de mettre le portable de côté. Le virtuel, c'est bien. Mais le vrai, c'est mieux!!!

      Merci pour le commentaire et salutations à Dany!

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  4. Vous avez oublié de mentionner les téléphones intelligents. Bien des gens en sont maintenant accrocs. C'est fou de constater combien il est maintenant difficile pour plusieurs de vivre sans. Je ne comprends pas du tout ce besoin d'être constamment en contact avec le reste du monde. Qu'est-ce que ce sera dans 20 ans?

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    1. @Ève: dans 20 ans ça risque d'être complètement fou! Et pour les téléphones intelligents, je préfère (du moins pour l'instant) m'en passer... Merci pour le commentaire!

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  5. Vous comprenez maintenant lors de mes commentaires sur vos anciens articles, je mentionnais que je ne lissais pas vite… J’aime bien tous les écrits de votre BLOG mais je n’ai que très peu de temps réserver à les découvrir. Je préfère conserver mon temps pour faire ce que je préfère le plus qui est de rêver et de rendre mes projets de vie palpable. Soyez sans crainte la tortue que je suis finira par se mettre à jour… Et en espérant que ce rattrapage me permettra de me synchroniser avec vous et me donnera un peu plus de temps pour profiter de ma vie et celle des gens qui m’entourent.

    Vous êtes très généreux de votre temps et je l’apprécie, sans être zélateur, votre BLOG est un incontournable puisqu’il confirme et me motive à prendre action et réagir.

    En passant, voici un clin d’œil pour toi Yves, après les fêtes moi et des collègues de travail sommes donnés un défi qui est de se construire un quadricopter (à suivre).

    Je profite de cette occasion pour vous offrir une nouvelle année 2014 remplie de joie et de bonheur et davantage de bon temps.

    PetBosse ;-)

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    1. @PetBosse: l'un des buts du blog est justement de faire la preuve qu'il est possible de sortir des sentiers battus et de réaliser des projets qui nous tiennent à coeur! Un pas à la fois, c'est ce qui compte.

      Tu me donneras des infos sur le quadricopter lorsque tu auras terminé. C'est un sujet que j'aime bien! A+

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