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Quelque chose à déclarer?

Au départ, notre itinéraire ne prévoyait pas un détour par les États-Unis.  Et pour tout dire, nous y sommes entrés à 17 reprises au cours des deux dernières années, autant pour les loisirs que pour le travail.  Alors la côte Est, nous en avions un peu ras le bol.  D’autant plus que nous commençons à connaitre ce secteur comme le fond de nos poches.
 

Notre mini « road trip » initiatique en compagnie de Bob, notre fidèle véhicule motorisé, devait donc se résumer uniquement à l’Est du Canada.  Plus particulièrement en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick.  Mais comme la ville de Shédiac ne semblait pas être en mesure de nous accueillir, c’est à ce moment que nous avons décidé de foutre le camp de l’autre côté de la frontière.  Un périple d’environ 570 kilomètres.

Notre destination : Bar Harbor.  Dans notre cas, ce n’est pas très original puisque ça fait 6 ou 7 fois que nous y allons.  Alors pourquoi nous y sommes allés?  Simplement parce que nous savions qu’il serait facile d’y trouver un peu de réconfort.  Mais il fallait passer la douane avant toute chose.  Ça peut paraitre simple comme ça, mais nous avions en notre possession quelques articles qui auraient pu compromettre l’issue de notre voyage.  Des articles que nous avions mis dans notre véhicule motorisé au moment où nous avons vidé notre maison.  Des articles dont nous n’avons pas eu le temps d’entreposer dans un endroit plus sécuritaire, si on peut dire ainsi.  Mais continuons.

Après les interminables questions du douanier sur la durée de notre séjour aux États-Unis, il attaque finalement avec les vraies questions.  Et son regard est si perçant qu’il devient inutile de tenter le moindre mensonge.

-Vous transportez de la drogue avec vous?

-Non!  Pas de drogue Monsieur!

-Le chien lui il transporte de la drogue?

-Le chien???

À ce moment, Martine et moi tournons notre tête vers l’arrière.  Lulu est assise sur sa banquette, la bédaine rasée bien en évidence et ses agrafes métalliques qui luisent sous le soleil de fin de journée.  La cicatrice est encore fraiche en quelque sorte.  Nous comprenons vite fait que le douanier pense que « peut-être » sa bédaine est bourrée de stupéfiants.

-Une opération, répond alors Martine un peu nerveuse.  Une hystérectomie.

-Vous avez des papiers pour le prouver?

-Bien sûr!  Vous voulez les voir?

-Pas nécessaire.  Vous avez de l’alcool avec vous?

-Oui.  Une petite bouteille de rhum, une bouteille de gin et une bouteille de vin.  Vous voulez les voir?

-Pas nécessaire.  Vous avez des armes à feu?

-Seulement un pistolet à air comprimé.  Je peux vous le montrer si vous voulez?

-Pas besoin non.  Vous avez des munitions, des explosifs?

-Pas d’explosifs non.  Mais des munitions oui.

-Quel calibre?  Quelle quantité?

-Une dizaine environ.  Calibre .12.  Je peux vous les montrer si vous voulez?

-Ça ne sera pas nécessaire non.  Autre chose de ce genre?

-On a une petite bonbonne de poivre de cayenne.  Pour les ours.  Vous voulez la voir?

-Non.  Pas besoin.  Vous avez des fruits?  Des légumes?

-Un peu oui.  Du melon d’eau coupé en quartier dans un sac de plastique, quelques pommes, des tomates…

-Des tomates?!?!  Je peux les voir?  Allez me les chercher tout de suite!

Après une inspection rigoureuse et surtout vigoureuse de nos tomates, le douanier nous avise qu’il est strictement interdit de pénétrer sur le sol américain avec des tomates produites au Canada.  Et comme de raison, nous avons dû faire le deuil de nos tomates achetées à gros prix dans une épicerie du Nouveau-Brunswick puisqu’il les a jeté à la poubelle.  Il nous a ensuite remis nos passeports en terminant sur une phrase célèbre qu’il répète sûrement des centaines de fois par jour :

-Welcome to the United States of America!


On vous laisse sur quelques images de Bar Harbor.  Nous voulions photographier nos tomates dans la poubelle mais l’idée ne semblait pas plaire au douanier.  Alors on n’a pas insisté…

Le 4 mats "Margaret Todd" ancré à Bar Harbor

De la brume, pour faire changement

Des policiers même sur l'eau!

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Le "Eagle's Nest", l'un des restaurants le plus typique de Bar Harbor

8 commentaires:

  1. C'est dingue cette histoire de tomates!!
    Sont bizarres quand même ces américains... :-)

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    1. La démesure Maxime! Dans bien des domaines! Mais ils sont quand même sympas.

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  2. Alors ce soir je prépare une bonne salade de tomates à votre santé.
    Excellente anecdote LOL

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  3. C'est rigolo ce passage de frontière. Le pistolet à air comprimé c'est un achat pour vous défendre dans le motorhome ? Ou c'est une arme que vous possédiez depuis longtemps ?

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    1. @Yohan: il nous arrive toujours quelque chose de différent quand on passe la frontière! C'est jamais pareil.

      Le pistolet nous l'avions déjà. C'est juste que nous l'avions oublié dans le VR après le déménagement. Pour se défendre on compte sur Lulu! Mais on essaie le plus possible (on est quand même aux usa) de ne pas se mettre en situation dangereuse. On évite certains endroits. A+

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  4. Euuuuh.... c'est quoi ce cirque avec les tomates ??? Si au moins il vous avait expliqué le pourquoi du comment :3

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    1. En fait, c'est qu'aux États-Unis ils n'utilisent pas les mêmes engrais/pesticides/herbicides... Alors ils craignent que nos tomates canadiennes viennent dérégler la génétique de leurs tomates américaines... Voilà. A+

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