De retour au bercail et autres pensées canines

Après 3600 kilomètres de route répartis sur une vingtaine de jours, deux provinces, deux pays et des dizaines de villes et villages traversés parfois même sans prendre le temps de s’arrêter quelques minutes, nous sommes enfin revenus à notre « base d’opération ».  Le bilan de ce premier voyage : c’est cool!  Super cool!  Pas de chiffres pour le moment, ni de graphiques et encore moins de statistiques.

Mais on va remettre ça très bientôt, le temps de se virer de bord et on va reprendre la route.  Le temps de se préparer pour une nouvelle destination.  Là on coupe les moteurs, on  met la clé à « off » et on ne fout absolument rien pour les 2 ou 3 prochaines semaines.  On profite de la piscine, on profite de l’air climatisé et on se fait de bonnes petites bouffes simples et rapides.  Comme des sandwichs aux tomates par exemple.  Rien de compliqué.  On n’est pas compliqué, anyway.

Parlant de plaisirs simples, juste hier, j’ai passé une bonne partie de la soirée à flatter la bédaine de Lulu.  Et c’était très agréable.  Si je vous dis ça, c’est qu’une pensée ne cessait de me tourner en tête pendait qu’elle ronflait à mes côtés.  Quelque chose que quelqu’un m’avait dit il y a un peu plus d’un an de ça.  Quelque chose qui ressemblait à peu près à ça :

Vous allez faire quoi avec le chien?  Vous allez le donner?  Vous allez le faire tuer?  Si j’étais à votre place, je le ferais tuer!  Parce que si vous l’emmenez avec vous sur la route, ça risque de vous compliquer la vie non?  Une p’tite piqûre et vous serez débarrassé une bonne fois pour toute!  C’est juste un conseil hein!  Vous faites ce que vous voulez après tout!  Mais sérieusement, vous devriez vraiment partir sans votre chien.

Attends une minute!  Tu parles de Lulu?  Notre chien?  Tu voudrais qu’on la fasse tuer pour ne plus l’avoir dans les jambes?  Désolé de te décevoir, mais elle vient avec nous.  Un point c’est tout!  Et si elle ne vient pas, on part pas!

Je me demande parfois comment se serait passé notre premier voyage si Lulu n’avait pas été là, avec nous.  Ça aurait été plus facile, c’est sûr, mais pas nécessairement plus agréable.  Oui on aurait pu aller manger du homard dans un grand restaurant sans se soucier qu’elle ait trop chaud dans le véhicule motorisé, ou encore visiter un musée ou quelque chose d’autre sans se prendre la tête parce qu’il fait 40 degrés à l’ombre et que si on ne roule pas ou que la clim’ ne fonctionne pas, elle va mourir.  On aurait pu oui…  Mais on savait à quoi s’attendre.

On aurait pu aussi la faire tuer avant notre départ.  Ça nous aurait coûté quoi?  À peine 200 dollars?   Une simple piqûre et le tour est joué!  Mais non.  Au lieu de ça, elle nous a coûté plus de 1000 dollars juste avant de partir parce qu’elle avait besoin d’une opération d’urgence.  Mais on s’en fout un peu de tout ça.  Et je n’éprouve même pas la moindre honte à dire que souvent, on fait fonctionner l’air climatisé juste pour elle!  Juste pour qu’elle soit bien.  Ouais!  On dépense de l’énergie pour climatiser notre chien!  Au diable notre empreinte de carbone!  On n’est pas le genre à la laisser cramer dans un véhicule les fenêtres fermées.  Mais peut-être qu’on est un peu cons finalement.  Parce qu’il y a des gens qui le font avec des enfants.  Ils les laissent bien au chaud dans la voiture.  Mais ce n'est pas une raison pour nous de faire pareil.  Peut-être simplement parce qu’on a le cœur à la bonne place.  Et aussi parce qu'il y a un p'tit coeur qui bat en dessous de cette grosse masse de poils.

Et puis dans tout ça y’a une idée qui me plait bien.  L’idée qu’il existe un paradis pour les chiens.  Ou sans être un véritable paradis, un endroit où les chiens se retrouvent à la fin de leur vie pour discuter de leur bref passage sur Terre.  Et alors là je sais que lorsque Lulu s’y retrouvera un jour, elle n’aura que du bien à raconter sur son expérience avec nous.  Qu’elle a apprécié passer du temps en notre compagnie et que ça en valait la peine.  La peine pour qui?  Ça je sais pas.  Pour nous sûrement.  Parce que oui il nous faut parfois faire des compromis.  Mais au bout du compte, je l’aime bien cette idée-là.  Et ça me fait sourire.

Boutique pour chiens Bark Harbor, Maine 

Un crabe, ça pince!

Dans les rues de Bar Harbor, Maine

Acadia National Park, Maine.  Lulu attend sa côtelette de porc.

Southeast Harbor, Maine